L’avenir de l’équité autochtone dans le secteur de l’énergie

Le rôle de vice-président et chef de la direction élu de la Nation métisse de Willow Lake qu’assume Justin Bourque vient boucler la boucle de son parcours de vie. Il a fait ses débuts dans le secteur pétrolier et gazier à l’âge de 16 ans, avant de se trouver un poste de technicien dans le cadre duquel il devait superviser les délais des activités de maintenance à grande échelle. Les liens unissant sa carrière et sa vie personnelle ont façonné la manière dont il envisage la relation entre la nation et l’industrie.
M. Bourque élabore actuellement un plan qui présente la marche à suivre par les communautés autochtones pour investir leurs propres capitaux dans la mise en place d’infrastructures et d’actifs énergétiques.
Redéfinir les relations avec le secteur
« Nous vivons le plus beau moment de notre histoire. C’est la première fois que les initiatives annoncées par le secteur et les croyances des peuples autochtones sont en phase », explique-t-il.
La Nation métisse de Willow Lake a récemment créé l’initiative Indigenous Environment and Social Governance (IESG), qui fait partie d’un vaste effort visant à redéfinir les relations des Autochtones avec les partenaires sectoriels et à fournir des occasions aux communautés métisses et autochtones pour plusieurs générations.
Établir des partenariats pour un avenir meilleur
Au cours des derniers mois, le Willow Lake Métis Group, un entrepreneur de champs pétroliers, a également annoncé plusieurs nouveaux partenariats qui contribueront à créer une prospérité à long terme pour la communauté.
Pour M. Bourque, la fin de sa carrière dans l’industrie de l’énergie signifiait le commencement de sa relation communautaire avec le secteur. « Pourquoi tourner le dos à un secteur qui a fait vivre notre région pendant de nombreuses années ? Ses activités entraînent des répercussions et des changements, mais nous ne pouvons pas simplement y mettre fin et lui dire d’aller s’installer ailleurs. La seule option est de collaborer avec l’industrie, qui est dirigée par des personnes. Pourquoi ne travaillerions-nous pas avec des personnes pour améliorer notre avenir ? »

Arpentage sur la ligne de piégeage. Photo pour le Centre de l’énergie canadienne
Protéger la communauté
M. Bourque reconnaît l’importance d’assurer la prospérité économique pour sa communauté. L’occasion de faire le pont entre son expérience dans le secteur de l’énergie et sa vie au sein de la communauté s’est présentée à lui comme une bouffée d’air frais. C’était la chance de trouver un terrain d’entente entre les communautés autochtones et l’industrie et d’harmoniser leurs besoins.
Sa vision pour l’avenir de sa communauté et celui de toute autre nation établie près d’un projet de développement de l’énergie passe d’abord par un plan qu’il souhaite déployer en collaboration avec le secteur, le gouvernement et les communautés autochtones.
Cette relation est nécessaire pour assurer l’inclusion et la prospérité des générations futures, car les prévisions indiquent que le pétrole et le gaz continueront de jouer un rôle essentiel malgré l’adoption d’autres sources d’énergie renouvelables.
Forger la voie à suivre
Par l’entremise d’IESG, le partenariat de la Nation métisse de Willow Lake (page en anglais seulement) avec Elemental Energy, une entreprise établie à Calgary, M. Bourque souhaite créer un modèle de projet d’énergie renouvelable appartenant à des Autochtones qui permettrait aux producteurs pétroliers et gaziers d’acheter des crédits locaux pour compenser les émissions. À l’heure actuelle, le projet d’énergie solaire Awasis (page en anglais seulement), en Saskatchewan, en est un bon exemple. Situé sur une réserve et appartenant à la Première Nation de Cowessess, il génère des retombées directes au chapitre de l’expérience, des revenus locatifs, de l’emploi, du partage des connaissances et des rendements.
« Nous parlons souvent des droits fonciers, constitutionnels et autochtones, mais jamais des droits économiques. Pourtant, si nous nous y attelons dès aujourd’hui, nous obtiendrons les résultats dont nous aurons besoin demain », affirme M. Bourque.