De plus en plus de projets pétroliers et gaziers dirigés par des communautés autochtones

Un nombre croissant de communautés autochtones du Canada ont des intérêts dans des projets pétroliers et gaziers, ce qui leur permet de contribuer à la réduction des répercussions sur l’environnement et d’augmenter leur part de prospérité.
« J’entends énormément parler de l’importance de consulter les Autochtones lors de projets et de discussions d’envergure. La conversation a lieu avec les principales parties prenantes, c’est-à-dire les peuples autochtones », a déclaré Jordan Jolicoeur, président de l’entreprise métisse Carvel Electric, à l’occasion du lancement d’un rapport en 2021 (document en anglais seulement) sur la mobilisation autochtone dans le secteur du pétrole et du gaz.
Les communautés autochtones qui participent au secteur des ressources ont acquis beaucoup d’influence et d’avantages au cours des 20 dernières années, selon l’Institut Macdonald-Laurier (page en anglais seulement).
« Depuis quelques années, il est de moins en moins rare de voir des nations s’autodéclarer partenaires, propriétaires et actionnaires de projets de développement de ressources », affirme Heather Exner-Pirot, membre de l’IML, dans un rapport datant de mai 2021.
« C’est souvent le moyen le plus efficace pour elles d’atteindre l’autodétermination économique et d’avoir une véritable influence sur le déroulement des projets, notamment parce qu’elles ont davantage leur mot à dire sur les dispositions environnementales des projets. »
Voici quelques exemples actuels de la mobilisation autochtone dans le secteur pétrolier et gazier :
Pipeline Coastal GasLink
Seize communautés autochtones de la Colombie-Britannique détiendront conjointement 10 % du gazoduc Coastal GasLink dès sa mise en service en 2023. Ce pipeline transportera du gaz naturel depuis le nord-est de la Colombrie-Britannique vers le terminal d’exportation de LNG Canada, sur la côte de Kitimat. La demande mondiale de LNG devrait passer de 380 millions de tonnes en 2021 à plus de 700 millions de tonnes en 2040, soit près du double. Comme les émissions par tonne de LNG seront les plus basses au monde, on s’attend à ce que le Canada contribue à réduire la dépendance au charbon à l’échelle planétaire. « Cet accord est important, car il démontre la valeur que peuvent apporter les Premières Nations lorsqu’elles sont de véritables partenaires dans des projets d’envergure », avance Corrina Leween, la cheffe de la Nation des Carriers de Cheslatta.
Cedar LNG
La Nation Haisla, située sur la côte nord de la Colombie-Britannique, détient environ 50 % des parts de Cedar LNG (site en anglais seulement), un projet proposé de terminal flottant d’exportation du gaz naturel d’une valeur de 2,4 milliards de dollars qui, s’il est construit, sera le plus gros projet d’infrastructure appartenant aux Premières Nations au Canada. « Ce projet créera d’énormes possibilités et retombées économiques et fera en sorte que la Nation Haisla pourra façonner son propre avenir », déclare la conseillère en chef Haisla, Crystal Smith (page en anglais seulement).
Ksi Lisims LNG
Ksi Lisims LNG (site en anglais seulement), un nouveau projet proposé d’exportation de gaz naturel canadien d’une valeur de 10 milliards de dollars situé près de la frontière alaskaine sur la côte nord de la Colombie-Britannique, appartiendra conjointement à la Nation Nisga’a, à Rockies LNG et à Western LNG. Son démarrage est prévu pour la fin 2027 ou pour 2028.
LNG Newfoundland and Labrador
L’organisation First Nations Major Projects Coalition, établie en Colombie-Britannique, et la Première nation de Miawpukek, située sur la côte est canadienne, travaillent de concert sur le tout premier projet au large de la côte atlantique avec participation autochtone, intitulé LNG Newfoundland and Labrador (site en anglais seulement). « Notre inclusion dans ce projet est à la fois historique et transformationnelle, en plus d’illustrer la réconciliation qui est véritablement adoptée et mise en œuvre par le secteur de l’énergie en mer, le Canada et la province de Terre-Neuve-et-Labrador », déclare Misel Joe, chef de la Première nation de Miawpukek (page en anglais seulement).
East Tank Farm
Dans le nord de l’Alberta, la Première Nation de Fort McKay et la Première Nation crie Mikisew possèdent 49 % du projet de sables bitumineux de Fort Hills, East Tank Farm. Conclue en 2017 (page en anglais seulement), la transaction de 545 millions de dollars est l’un des plus importants investissements commerciaux réalisés par des Premières Nations à ce jour au Canada. Selon la Première Nation crie Mikisew, le fait d’être propriétaire a plusieurs avantages économiques, comme le financement de programmes sociaux, de l’enseignement et de la formation, le perfectionnement des capacités d’affaires et la construction d’infrastructures.
Cascade Power Project
L’Indigenous Communities Syndicate investit 93 millions de dollars pour avoir des intérêts dans le Cascade Power Project (page en anglais seulement), une nouvelle centrale alimentée au gaz naturel ayant la capacité de fournir 8 % de l’électricité requise en Alberta. Cascade devrait entrer en service en 2023. Pour Tony Alexis, chef de la Nation sioux Nakota d’Alexis, il s’agit d’une entente « transformationnelle » pour les communautés des Premières Nations.
Projet de capture et de stockage du carbone Polaris
Reconciliation Energy Transition, une société affiliée de l’initiative autochtone Project Reconciliation, a conclu une entente avec Shell « afin d’accroître considérablement la participation des Premières Nations » (page en anglais seulement) dans Polaris, le projet proposé de capture et de stockage du carbone de l’entreprise. Selon Reconciliation Energy Transition, son investissement dans Polaris « contribuera à la gestion responsable de l’environnement en plus de créer un patrimoine intergénérationnel comparable à un régime de retraite, soutenant ainsi la guérison, le respect et l’autodétermination des Premières Nations participantes. »