Chef de file mondial de la réduction des émissions de méthane

Bien que la réduction des émissions de méthane provenant du pétrole et du gaz suscite un intérêt croissant à l’échelle mondiale, le Canada s’y attelle avec succès depuis déjà deux décennies.
Selon des études du Centre de l’énergie canadienne (CEC), les émissions canadiennes de méthane ont diminué de 16 % (page en anglais seulement) entre 2000 et 2018, alors même que la production de pétrole augmentait de 91 %. Mondialement, les émissions de méthane ont cependant augmenté de 27 % et la production de pétrole, de 38 %.
« Le Canada est le chef de file mondial des technologies visant à réduire les émissions de méthane », affirme Soheil Asgarpour, chef de la direction de Petroleum Technology Alliance Canada (PTAC), un organisme sans but lucratif qui aide les développeurs technologiques à transformer leur recherche et développement en succès commercial.
Cibles de réduction ambitieuses
Les gouvernements de l’Alberta et du Canada demandent maintenant aux producteurs de pétrole et de gaz de réduire leurs émissions de méthane de 45 % d’ici 2025 par rapport aux niveaux de 2012. « L’industrie connaît actuellement un changement de mentalité où l’amélioration des résultats liés aux émissions est vue comme un choix stratégique aux retombées économiques positives par les producteurs de pétrole et de gaz », explique Connor O’Shea, président de l’entreprise de technologies propres Westgen Technologies, établie à Calgary.
La technologie de Westgen permet de réduire les émissions de méthane émanant des puits de pétrole et de gaz. Au cours des trois dernières années, l’entreprise a vu ses revenus augmenter de 1 400 %, [GM(M2] un chiffre qui devrait plus que tripler en 2022. M. O’Shea affirme que la croissance explosive de l’organisation a été possible grâce aux clients qui reconnaissent de plus en plus l’importance de réduire leur empreinte environnementale.
« Je ne crois pas que cela va s’arrêter, avance-t-il. Selon moi, les équipes de direction vont continuer de viser des améliorations dans leurs résultats liés aux émissions d’une année à l’autre. Et ce ne sont pas les occasions qui manquent. » Après avoir travaillé plus de dix ans sur le défi que constitue la réduction des émissions de méthane, la PTAC a franchi une importante étape l’année dernière. En date d’octobre 2021, les technologies testées sur le terrain par l’entremise de l’organisation de recherche ont la capacité de réduire les émissions de méthane de plus de 45 % (page en anglais seulement) si elles sont adoptées par les producteurs pétroliers et gaziers.
Chef de file mondial à long terme
Ces fournisseurs de technologies peuvent explorer des occasions ailleurs qu’au Canada. L’an dernier, à l’occasion du sommet sur le climat de la COP26 qui s’est tenu à Glasgow, en Écosse, le Canada et plus de 100 autres pays ont signé l’engagement mondial sur le méthane, qui vise à réduire les émissions mondiales de méthane d’au moins 30 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2020.
« Si nous pouvons conserver notre position de chef de file mondial des technologies de réduction des émissions de méthane, nous aurons bientôt accès à un très vaste marché à l’échelle planétaire », s’enthousiasme M. Asgarpour.
Allan Fogwill, chef de la direction de la PTAC, croit que le succès que connaît le Canada dans la réduction des émissions et le développement de technologies connexes aidera le monde à atteindre ses cibles en matière de méthane. « Rien ne laisse croire que nous ne pourrions pas obtenir des résultats similaires aux États-Unis, au Moyen-Orient ou dans d’anciens pays soviétiques qui produisent du pétrole et du gaz naturel. Les effets pourraient être considérables », déclare M. Fogwill.
« À ma connaissance, aucune autre région n’est aussi avancée que le Canada sur le plan de la gestion du méthane. »