L’avenir est prometteur pour le secteur émergent des GNL au Canada

La demande mondiale de GNL a augmenté, même pendant la pandémie, et devrait presque doubler d’ici 2040.
Par Deborah Jaremko

Le pro­jet de gaz natu­rel liqué­fié (GNL) Wood­fibre, en Colom­bie-Bri­tan­nique, a récem­ment été approu­vé, tan­dis qu’un agran­dis­se­ment majeur (article en anglais seule­ment) de l’installation de LNG Cana­da déjà en cours de construc­tion fait l’objet de dis­cus­sions. Le sec­teur émergent des GNL au Cana­da pour­rait avoir un ave­nir pro­met­teur, par­ti­cu­liè­re­ment compte tenu de la hausse de 435 % des prix du GNL enre­gis­trée l’an der­nier en rai­son de la forte demande en Asie et en Europe.

Hausse de la demande à long terme 

Mal­gré les confi­ne­ments liés à la COVID, la demande mon­diale de GNL s’est éle­vée à 380 mil­lions de tonnes en 2021, par rap­port à 360 millions[GM(M1]  en 2020, et devrait pas­ser à plus de 700 mil­lions de tonnes en 2040, soit près du double.

« Ce qui se passe, selon moi, c’est qu’on com­mence à prendre conscience que le gaz natu­rel est abso­lu­ment essen­tiel au por­te­feuille éner­gé­tique, y com­pris au por­te­feuille d’énergies propres », explique Rebec­ca Scott, direc­trice des com­mu­ni­ca­tions pour le pro­jet de GNL Wood­fibre. Le pro­jet de GNL cana­dien, d’une valeur de 40 mil­liards de dol­lars, n’est plus qu’à mi-che­min et devrait com­men­cer à expé­dier des GNL vers les mar­chés mon­diaux en 2025. Bâti sur une usine de pâte à papier vieille de 100 ans située à Squa­mish, en Colom­bie-Bri­tan­nique, le pro­jet dis­pose cette année d’un bud­get de 625 mil­lions de dol­lars, y com­pris 25 mil­lions de dol­lars alloués à la réha­bi­li­ta­tion conti­nue. L’achèvement des tra­vaux est pré­vu pour 2027.

Du GNL à très faibles émis­sions de GES pour un ave­nir durable 

Bien qu’il s’agisse d’un petit pro­jet dont la pro­duc­tion annuelle de GNL s’élève à 2,1 méga­tonnes, Wood­fibre devrait contri­buer de façon consi­dé­rable à la réduc­tion des émis­sions pour ses clients d’Asie. Le GNL pro­duit à Wood­fibre et uti­li­sé pour rem­pla­cer l’électricité au char­bon appor­te­ra une réduc­tion de 3,5 mil­lions de tonnes d’équivalent CO2 par année. Cela cor­res­pond à un total de 87,5 méga­tonnes sur les 25 ans que dure­ra le pro­jet, à savoir une réduc­tion des émis­sions en Asie 27 fois plus éle­vée que ce que Wood­fibre pro­dui­ra au Cana­da pen­dant la même période. On s’attend à ce que le pro­jet pré­sente le plus faible niveau d’émissions par­mi les ins­tal­la­tions de GNL à l’échelle mon­diale, y com­pris celle de LNG Cana­da, dont les émis­sions par tonne équi­vau­dront à moins de la moi­tié de la moyenne mondiale.

Hausse de la demande pour le bon producteur 

Le gaz natu­rel uti­li­sé par le pro­jet de GNL Wood­fibre pro­vien­dra de Paci­fic Can­briam Ener­gy, qui a reçu en 2021 une cer­ti­fi­ca­tion (page en anglais seule­ment) de l’organisme sans but lucra­tif Equi­table Ori­gi­nal, éta­bli à New York, pour son excel­lence en res­pon­sa­bi­li­té envi­ron­ne­men­tale et sociale.

« La demande pour un pro­duit comme le GNL cana­dien, qui est lar­ge­ment en avance sur toute autre région du monde au cha­pitre de la res­pon­sa­bi­li­té, de la dura­bi­li­té et de la sta­bi­li­té, est incroya­ble­ment éle­vée », dit Mme Scott.

Wood­fibre a conclu des ententes l’engageant à vendre 70 % de son GNL au ges­tion­naire mon­dial BP Gas Marketing.

Selon Mme Scott, le Cana­da peut avoir une inci­dence signi­fi­ca­tive sur la réduc­tion des émis­sions mon­diales en expor­tant son GNL.

« Le Cana­da repré­sente seule­ment 1,6 % des émis­sions mon­diales. Si nous ces­sions toute acti­vi­té, n’émettions plus une seule molé­cule de CO2 et rame­nions nos émis­sions à zéro, la crois­sance de la Chine rat­tra­pe­rait ce pour­cen­tage en moins d’un an », affirme-t-elle. « Au lieu de nous deman­der com­ment réduire nos propres émis­sions, qui ne sont qu’une goutte dans l’océan, nous devons aider les pays émet­teurs à réduire les leurs. C’est là que le GNL cana­dien peut jouer un rôle important. »